Lettres

L'habit fait-il le moine? Ou comment les élèves de 3e voient la mode en 2020...

Par MARTIN DUPRAZ, publié le samedi 2 mai 2020 18:10 - Mis à jour le lundi 4 mai 2020 21:24
Mode et satire de la mode...
Les élèves de 3eD et 3eF devaient rédiger une missive en s'inspirant de la lettre 100 des Lettres Persanes de Montesquieu.

Ils leur a donc fallu se mettre à la place d'un Persan du XVIIIe siècle qui découvre, à la suite d'un malencontreux voyage dans le temps, les habitants de Chambéry en 2020.

Voici quelques productions qui posent un regard parfois juste, parfois critique, parfois drôle sur la mode de notre époque: 

Adam (3F): 

RICA A RHEDI

Depuis que nous sommes arrivés à Chambéry, en avril 2020, j’ai beaucoup observé les tenues vestimentaires de cette population, en particulier celles des femmes. Figure-toi que j’ai été surpris de constater le peu de diversité dans leurs vêtements.

Les femmes portent la plupart du temps un vêtement appelé pantalon ou jean, qui recouvre l’ensemble de leurs jambes. Comment font-elles pour respirer quand ce pantalon comprime leur taille et leur ventre. Il faut dire que certaines n’ont ni ventre, ni taille, et la maigreur de leurs jambes me fait penser à des baguettes de bois. Elles semblent aussi légères que des plumes.

D’autres femmes par contre, et tu en serais scandalisé, portent des vêtements appelés jupes, short, ou robes qui montrent l’intégralité de leurs jambes. Dans nos pays, de telles mœurs seraient punies par la loi.

Bon nombre de femmes se promènent la tête nue, sans perruque, sans chapeau. Je trouve cela surprenant de voir leurs cheveux qui sont de toutes tailles : très longs, très courts, faisant ainsi penser à des hommes ; certaines vont même jusqu’à y mettre de la peinture, colorant leurs cheveux en bleu, en rouge, voire en violet. Cela parait inconcevable.

Tu n’imagines pas que certaines femmes se font percer le nez, les oreilles, la langue pour y placer un bibelot en métal. Je trouve cela très laid, mais c’est la mode ici.

Lors de mes promenades, j’ai été scandalisé en passant devant une vitrine de magasins qui montrait la photo d’un homme. Celui-ci avait son corps rempli de dessins gravés de peinture noire représentant un aigle sur son dos, des serpents sur ses bras et un sanglier sur son épaule. On appelle cela un tatouage. Moi je dirais qu’il s’est pris pour un tableau.

De Chambéry, le 3 de la lune de Saphar,2020

 

Emie (3D): 

Cher Rhédi,

Nous avons été téléportés au 21ème siècle en 2020, après avoir découvert une machine à voyager dans le temps.

Nous sommes en ce moment même dans le centre de Chambéry. Tu n’imagines pas à quel point le mode de vie a changé ! Les personnes sont si identiques, elles se ressemblent à tout point de vue !

Les femmes ont la même coiffure : cheveux lisses, longs, plaqués, il n’y a aucun volume ! Figure-toi que certaines d’entre elles ont même une étrange mèche sur leur front... très surprenant. Leurs tenues se ressemblent. La plupart des femmes sont dénudées, leur poitrine est dégagée, quelle honte ! Même leur bas du ventre est découvert, je suis scandalisé. Leurs tenues n’ont pas l’air confortables, leur bas paraissent serrés, et quelque fois les pantalons sont déchirés ! Nos parents se seraient empressés de tout raccommoder, n’est-ce-pas ? Je m’étonne aussi de leur ourlet au niveau des chevilles, c’est très curieux, quelle en est l’utilité ? J’ai aussi remarqué que les robes ont disparu, aucune femme n’en porte. Et puis leurs chaussures, je n’en vois aucune qui dépasse la cheville. Les hommes, eux, ont une sorte de marque sur leur tête, comme un trait fin qui fait tout le crâne. Peut-être une nouvelle tradition ? Je ne sais point.

Certaines personnes portent des petits objets accrochés sur le nez ou au-dessus du sourcil, il me semble que ce sont des anneaux. Mais pourquoi se faire souffrir de la sorte ? Pour finir, ils ont l’air tous intrigués par des objets qu’ils tiennent dans leurs mains. Je ne rêve pas, ils leur parlent ! Ils sont si ridicules ainsi ! Il y en a même certains qui rigolent tout seul ! On dirait qu’ils sont tous fous.

Dommage que tu n’aies pas assisté à ce spectacle, j’ai ri pendant des heures…

J’espère que nous nous reverrons bientôt !

Je t’embrasse.

Rica

 

 

Léna (3D): 

Cher Rhédi,

Difficile à imaginer mais avec Usbek, nous avons malencontreusement fait un voyage dans le temps, après avoir trouvé une drôle de machine…

Nous sommes apparemment en 2020, dans une ville dénommée Chambéry. Ca change de nos villes à nous…

Il y a des bâtiments hauts et collés entre eux le long des rues, tout semble uniforme.

On y trouve des magasins de toutes choses et de tous noms.

J’étais même surpris de voir un magasin de sous-vêtements avec une affiche d’une jeune femme qiui ne porte que des sous-vêtements noirs en dentelle, c’est très aguicheur. Comment se fait-il qu’elle se montre de cette façon ? Mais où est donc passée la pudeur dans ce siècle ? C’est inconcevable. Cela change de nos robes qui ne laissent pas apparaître ne serait-ce qu’un centimètre de notre peau, sauf notre visage.

Mais il n’y a pas que cela, j’observais les jeunes marcher avec leurs amis, on aurait dit qu'ils étaient tous identiques. Leurs pantalons, déchirés et troués, sont même portés par les filles. Pour finir, ils portent tous des « sweats » à capuche et des chaussures avec de drôles de dessin. Imagine un peu, chez nous on différencie les femmes aux hommes en fonction de nos vêtements, les femmes portent des robes et les hommes des pantalons. Ici, tout le monde portent des pantalons, qu’ils soient femmes ou hommes.

Et que dire de leurs cheveux! Les femmes ont toutes des longueurs différentes! Oui, on parle bien de longueur et non pas de hauteur. Aucune femme ne porte de pouf*, toutes ont les cheveux raides ou bouclés. Et même colorés ! J’ai croisé une femme aux cheveux roses, étrange ou scandaleux je ne sais que penser…

C’est donc ça le futur ? Aucune différence vestimentaire entre les hommes et les femmes, et des cheveux multicolores ?

Je voulais te faire part de ces bizarreries des gens du futur…

A très bientôt, je l’espère dès mon retour dans notre époque.

Rica

*

 

Mathis (3D):

Chambéry, Lundi 6 Avril 2020

Mon cher ami Rhédi,

Nous sommes malencontreusement arrivés dans une autre époque, dans une très belle ville, nommée Chambéry, à l’architecture italienne, suite à un essai de notre machine à voyager dans le temps. Elle n’est pas encore tout à fait au point. Usbek s’est renseigné auprès des habitants de la ville pour savoir dans quelle époque nous sommes arrivés. D’après notre entourage, il s’agirait du début du XXIèmesiècle.

Rhédi, pourriez-vous me rendre un service ?

Trouvez monsieur Peabody, un monsieur anglais, pour lui annoncer la situation afin qu’il puisse trouver une solution.

Pour le moment, nous constatons qu’une grande partie de la société appartient au sous-prolétariat et s’habille de manière indisciplinée : ils sont vêtus de laine, de coton et de tissus méconnaissables. Ils n’ont aucune broderie, peu de bijoux, sont coiffés comme des bagnards. Figurez-vous, que la moitié de la population est en chemise de nuit ! D’autres se promènent avec des couvertures sur le dos. Les jeunes gens portent des culottes trop courtes, laissant entrevoir leurs chevilles. Songez un peu, personne ne porte de justaucorps, de longues vestes, de jabots, de bas, sauf quelques femmes, de brocards, d’épées… Quelle honte, je suis scandalisé !

Les femmes ne sont plus comme elles étaient, elles sont laides, elles ont les cheveux raides, j’ai pu remarquer qu’elles s’habillent comme des garçons, mettent de l’encre sur leurs yeux. Les chapeaux, les robes flottantes, les belles silhouettes, les corps baleinés, les jupons, les corsets, les plis Watteau, les traînes… n’existent plus. Vous imaginez !

Usbek pleure à côté de moi, il est inconsolable. Il a raison, il y a de quoi pleurer. Le comportement de cette population est désastreux. De nombreuses personnes s’approchent vers nous avec un objet qu’ils ont tous en commun laissant percevoir un voyant lumineux. Parfois, ils se collent à nous et sourient face à leur objet.  Ils se déplacent avec une chose métallique d’une taille importante, nos remarquables carrosses ne semblent être qu’un souvenir. Leurs logis sont semblables à des cubes sans relief. On ne distingue aucun style artistique… Pour que vous puissiez connaître ce que je suis en train de vivre, il faudrait que je vous décrive la Terre entière car le monde n’est plus à notre image. Je vais donc arrêter là.

Rica

 

Quentin (3F)

 

Mon cher Rhédi,

Notre machine à voyager dans le temps a bien fonctionné.

Nous sommes en l’an 2020 dans le centre de Chambéry. Nous reconnaissons les rues, les monument les quatre sans cul. Nous ne sentons plus l’odeur du fumier mais une odeur nauséabonde dans l’air nous grattouillant la gorge. Nous n’apercevons plus les paysans portant des fagots de paille ou de foin, nous nous demandons comment ils nourrissent les animaux.

Les gens paraissent toujours pressés. Ils sont dans des carrioles qui roulent sans les chevaux, celles-ci ressemblent à des carapaces de tortues de notre Lac du Bourget, avec plus de rapidité.

Nous ne distinguons plus la classe sociale des gens par leurs tenues, leurs coiffures et leurs chaussures.

Les gens sont de corpulence très grosse comme des cochons engraissés ou certains sont très maigres comme dans nos villages ravagés par la famine, mais ce que nous ne comprenons pas, les échoppes d’alimentation sont ravitaillées à craquer, nous n’avons jamais vu autant de nourriture, et figure-toi qu'ils vendent des bouteilles d’eau dans un semblant de verre transparent.

Ils portent tous des pantalons généralement longs avec des coupes et des couleurs différentes. Ils ressemblent à des troubadours, il ne manque que le chapeau !

Ils mettent tous des chaussures très différentes les unes des autres, nous n’en apercevons pas un avec des sabots. Nous n’entendons plus ce bruit claquant sur les pavés à chaque pas.

Nous sommes scandalisés de voir des femmes avec des pantalons et des robes coupées au dessus du genoux. Dieu que fait-il pour les remettre sur le droit chemin. Les vieilles femmes ridées peignent leurs cheveux courts en général bruns, comme des sorcières avec leur chapeau noir.

Les femmes mettent en bandoulière des sacs, cela est surprenant. Elles n'y mettent que des papiers, nous nous demandons avec Ubsek à quoi cela sert !

Certains jeunes se coupent les cheveux en faisant des dessins sur leur crâne. Cette coiffure est hideuse, cela me fait penser à la tonte des moutons.

Nous n’observons plus des hommes portant des gants et des perruques avec de grands chapeaux qui permettent de distinguer les aristocrates.

Nous nous étonnons de ne plus voir des gueux dans les rues.

Les gens sont propres et la majorité se lave tous les jours. Ils se sentent encore sales ! Ce sont des maniaques du nettoyage.

Nous nous indignons de constater que peu de personnes portent la croix du seigneur, peut-on imaginer ce nouveau monde sans l’existence de Dieu notre sauveur !

Mon cher Rhédi nous ne te reverrons plus, Ubsek et moi ne voulons plus retourner chez nous, nous voulons rester dans ce nouveau monde, l’adaptation va être très difficile mais nous pensons mieux vivre ici.

Si tu souhaites nous rejoindre, je te donnerai la formule magique.

En espèrant des prochaines nouvelles.

Ubsek et Rica.

 

Chloé (3F)

Chambéry, le 6 avril 2020

Mon très cher ami Rhédi

Tu ne vas pas me croire mais je pense que j’ai été malencontreusement téléporté dans le futur. En trouvant un journal par terre, j’ai été stupéfait de lire que je me trouvais le 6 avril 2020 dans une ville nommée Chambéry. Il y a tellement de choses étranges dans cette époque : les habitations, les moyens de transport et même la population...


Tu verrais la façon dont ils s’habillent, c’est bien pire que dans notre époque, crois-moi !


A mon arrivée, j’ai tout de suite remarqué une jeune femme assise sur un banc ; elle avait les cheveux courts, on aurait dit un homme ! Elle portait un pantalon avec plein de trous, alors je me suis approché d’elle et
lui ai proposé de l’argent. Elle m’a regardé bizarrement puis m’a demandé pour quelle raison je lui tendais de l’argent. Je lui ai répondu qu’avec ce pantalon tout troué, elle devait être très pauvre ! Après lui avoir dit cela,
elle est partie en disant que ce pantalon était très à la mode et que je n’étais qu’un pauvre idiot !

Je me suis assis à sa place et peu de temps après un homme est venu s’asseoir à côté de moi. Et là, quelle ne fût pas ma surprise : à son oreille était accroché un petit anneau ! Je n’aurais jamais cru qu’un homme puisse porter des bijoux de femme ! En plus, il regardait et tapait tout le temps sur une petite boîte qui faisait du bruit. Mais en
observant les autres personnes dans la rue, j’ai compris que cette boite devait être maléfique car ils semblaient tous hypnotisés par ce qu’il y avait dessus. La plupart en possédait une et ils parlaient tous dedans au lieu de
se parler entre eux. Certains seigneurs semblent aussi très puissants ici et leur nom est d’ailleurs inscrit directement sur les vêtements des jeunes qui les exhibent avec fierté : ainsi j’ai pu repérer quelques noms comme Nike, Adidas ou encore Lacoste.

Il y a encore plein de choses que j’aimerais te décrire mais je t’en parlerai à mon retour, dès que j’aurais trouvé le moyen de revenir !

A très vite,

Ton ami Rica
 

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